Comment sont fabriqués les chapelets de Jérusalem ?

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La collection des chapelets faites par une sœur de Jérusalem

Les chapelets en bois d’olivier sont fabriqués par les sœurs de Jérusalem selon le savoir-faire monastique. Au fond, cela permet de rassembler tous ces éléments en un unique objet de prière. Le travail manuel a toujours eu une place importante dans la vie des religieux. Un simple travail répétitif peut aider à intérioriser la prière. Pour certaines sœurs, c’est une véritable école de patience et de précision. Chaque nœud doit être effectué de la même manière, ce qui demande beaucoup d’attention. Ainsi, certaines sœurs aiment consacrer leur temps de retraite ou leur jour du repos hebdomadaire à la confection des chapelets. Ce travail est d’autant plus beau qu’il permet de réaliser des objets qui  serviront à leur tour à la prière des autres. Ainsi, la prière des sœurs est comme prolongée par la prière de ceux qui intercèderont à leur tour.

Fabriqués avec 59 perles rondes en bois d’olivier

Nous utilisons principalement des perles en bois d’olivier pour fabriquer nos chapelets. L’olivier est connu pour sa solidité et sa résistance. Selon le menuisier, l’olivier est l’un des bois les plus difficiles à travailler.  Sa fibre est 20% plus dense que celle du hêtre et ses pores sont très serrés. Ses nombreuses veines rendent chaque morceau de bois unique. Déjà dans l’antiquité, nos ancêtres ont apprécié l’olivier pour ses propriétés antibactériennes. Il s’agit donc d’un matériau très adapté à la fabrication d’objets et ustensiles de tous les jours. Ainsi, nous le retrouvons notamment dans la cuisine… mais pas uniquement.

Le bois d’olivier , l’arbre préféré de la Bible

Puisque l’olivier fait partie intégrante de la culture méditerranéenne, on le retrouve également dans la Bible. N’oublions pas la colombe qui apporta un rameau d’olivier à Noé afin de lui annoncer la fin du déluge :

Il attendit encore sept jours, et lâcha de nouveau la colombe hors de l’arche. Vers le soir, la colombe revint, et voici qu’il y avait dans son bec un rameau d’olivier tout frais ! Noé comprit ainsi que les eaux avaient baissé sur la terre (Gn 8, 10-11).

C’est aussi le bois d’olivier qui servit au roi Salomon pour la confection de l’Arche de l’Alliance qui contenait les tables des Dix Commandements, que l’on plaça dans le Temple de Jérusalem.  D’une manière générale, l’olivier est un symbole de force qui prend sa source dans la bénédiction de Dieu. Ainsi, un fidèle qui fait confiance au Seigneur en tout temps sera comparé à “un olivier verdoyant” (cf. Ps 51,10). Enfin, il n’est pas anodin que Jésus ait choisi le Jardin des oliviers comme le lieu de sa grande prière et de son ultime combat de l’agonie :

Jésus sortit pour se rendre, selon son habitude, au mont des Oliviers, et ses disciples le suivirent. Arrivé en ce lieu, il leur dit : « Priez, pour ne pas entrer en tentation. » Puis il s’écarta à la distance d’un jet de pierre environ. S’étant mis à genoux, il priait en disant : « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que soit faite non pas ma volonté, mais la tienne. Alors, du ciel, lui apparut un ange qui le réconfortait (Lc 22, 39-43).

D’où viennent les perles en bois que nous utilisons

Nous comprenons mieux pourquoi le bois d’olivier est tellement adapté à la fabrication des objets de prière. Ceux-ci, le chapelet par exemple, ont en effet vocation à nous servir tous les jours. Très concrètement, nous trouvons différents modèles et tailles de perles auprès de nos deux fournisseurs : un français et un italien. Tout deux dirigent une entreprise familiale ancrée dans une longue tradition. Elle est donc le lieu de transmission d’un savoir-faire de génération en génération. Par ailleurs, ces fournisseurs s’engagent en faveur du respect de l’environnement, de sorte qu’ils utilisent uniquement des matériaux ayant le certification européenne appropriée. Outre le choix éco-responsable du bois, il appliquent des teintures et des vernis à base d’eau, donc écologiques. Le bois utilisé pour la production provient le plus souvent d’arbres qui, à cause de leur âge, ne donnent plus d’olives.

Faut-il toujours une croix en bois sur le chapelet ?

Savez vous que ce n’est que tardivement que la croix est devenue un symbole chrétien  ? En effet, les premiers chrétiens utilisaient le symbole du poisson (ICHTUS en grec correspond aux premières lettres de l’expression Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur). Il ne faut pas oublier que la croix était associée à un instrument de supplice et de mort honteuse. Saint Paul fut le premier à avoir l’audace de voir dans ce symbole funèbre le signe de la victoire et de l’amour de Dieu pour nous. Voilà ce qu’il écrit dans ses lettres aux Corinthiens et aux Galates :

Car le langage de la croix est folie pour ceux qui vont à leur perte, mais pour ceux qui vont vers leur salut, pour nous, il est puissance de Dieu. (1Co 1,18)

Mais pour moi, que la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste ma seule fierté. Par elle, le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde. (Ga 6,14)

Si la prière du chapelet s’adresse à Marie, peut-être vous demandez-vous pourquoi celui-ci arbore toujours une croix. En réalité, quand on prie le chapelet, on médite avec Marie les mystères de la vie de Jésus. Marie nous donne un nouveau regard sur les évènements de la vie de son Fils. En effet, n’oublions pas que Jésus était au centre de son existence depuis l’Annonciation jusqu’à sa rencontre définitive avec Lui lors de l’Assomption. De la même manière, chaque chrétien peut partager avec le Christ tous les moments de sa vie, même ceux de son quotidien le plus ordinaire. Par sa mort sur la croix, Jésus s’est associé à toutes les difficultés et à toutes les souffrances qui peuvent traverser notre existence. Si nous aimons sa croix, c’est-à-dire, si nous accueillons son amour, Il pourra nous associer à sa résurrection.

Pourquoi les croix sont elles toutes différentes ?

Sans doute avez-vous remarqué que les croix n’ont pas toutes la même forme. Différentes traditions et groupes de chrétiens ont adopté divers modèles de croix comme signe distinctif. Ainsi, par exemple, la croix de Taizé ou la croix de Saint-Jacques de Compostelle sont aisément reconnaissables. Pour la fabrication des chapelets et des dizainiers de l’Artisanat de Jérusalem, nous avons donc choisi trois types de croix :

a) Croix latine.

Elle est reconnaissable par sa poutre verticale, plus longue que la poutre horizontale. On peut dire qu’il s’agit de la croix “classique” que l’on voit dans la plupart des églises.

b) Croix grecque.

Contrairement à la croix latine, les bras de la croix grecque ont tous la même taille. Il arrive souvent que les églises grecques construites par les architectes byzantins reprennent la forme de cette croix. C’est le cas par exemple de la fameuse église Sainte-Sophie à Istanbul (anciennement Constantinople). Au croisement des ses quatre bras était placée la coupole qui symbolisait le ciel.

c) Tau (croix de Saint François d’Assis).

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Saint François n’a pas inventé la croix en forme de lettre T. Il l’a “empruntée” à une communauté accueillant les lépreux qui arborait déjà ce symbole. La lettre TAU est la dernière de l’alphabet hébraïque, celle qui traduit le salut de Dieu. Assez naturellement donc, les chrétiens ont adopté cette lettre (dont la forme fait naturellement penser à une véritable croix) pour évoquer le salut accordé par le Christ. Nous comprenons aisément pourquoi ce signe a tellement touché Saint François. Il s’accorde parfaitement avec le message de fraternité qui lui tenait à cœur.

Nous avons également choisi cette croix pour les chapelets de la collection Laudato Si‘. Ceux-ci trouvent leur inspiration à la fois dans l’encyclique du Pape François et dans la spiritualité de Saint François d’Assise. La simplicité et le respect de la création en sont le message central.

Publié le : 10/09/2022